Une journée chez les Nomades

Publié le par He, Kais et JO

Mardi 25 août
A la recherche d'une journée authentique.. comme si nous n'en avions pas assez eu jusque là !
Les motos de la veille avaient éveillé chez Joséphine une envie de voir ce que "ses deux kékés à moto" donneraient à dos de cheval. Un horse Trek, soi disant. Le programme sur le papier semblait alléchant pourtant ! Une belle balade à cheval dans des paysages de steppe à 4200m d'altitude, et une rencontre avec une famille de nomades.
Nous étions donc debouts à 9h. La patrone de l'hôtel nous attendait. Elle allait nous conduire au lieu dit du fameux Horse Trek. "I'm a good driver" disait-elle fièrement dans un anglais quasi parfait. Tu parles, elle roulait à 20 km/h, à ce rythme là, c'est sûr, on ne risquait pas grand chose ! Après une bonne demi-heure de voiture donc, nous arrivions enfin 1 bon kilomètre plus loin. Sur le bord de la route, nous apercevions au loin les tentes des nomades, et des tâches noires un peu partout aux alentours : leurs yacks ! En descendant de voiture, les cris des chiens qui heureusement pour nous sont attachés et des enfants tous plus beaux les uns que les autres qui se ruent sur nous ! Ata, le père de famille vient à notre rencontre et nous serre la main avec une poigne qui nous fait vite comprendre qu'il est ici le chef de famille. Nous entrons dans la tente, la patronne de l'hôtel nous explique que les enfants qui courent autour de nous et nous regardent, nous touchent comme si nous étions des "drôles de choses" sont extremement intelligents et forts pour leur âge. Le thé est servi ! C'est Joséphine qui va être contente !!! Du Yak Butter Tea once again ! On se regarde tous les trois : qu'est-ce qu'on fout là ?
Le ventre plein, Ata nous montre donc les chevaux que nous allons montés. Ils ne sont pas très hauts, mais quand même. Joséphine s'empresse de monter sur son cheval, comme si elle avait fait ça toute sa vie, avec Hé on se regarde. Lui n'en n'a jamais fait, moi deux ou trois fois seulement. "Euh..Dis, on peut te suivre en moto ?"
Finalement ma bête s'apprivoise pas trop mal et semble assez réceptive à mes injonctions. Joséphine elle est déjà devant nous, quant à Hé, il se fait tirer par Ata. Enfin, façon de parler.. Ata tire le cheval qui lui même tire Hé. On se comprend. En face de nous, des montagnes et une plaine à perte de vue. Un véritable paysage de steppe. Le sol lui est rempli de bestioles en tout genre, chenilles et autres sauterelles qui font un bruit de moteur éléctrique en sautant. Quelques os de yack qui trainent également, exactement comme dans les westerns. Des tetes entières de Yack, seuls restes d'un carnage qu'on est très content d'avoir évité ! Face à cette étendue désertique, je me sens l'âme cavalière et m'aventure donc à donner quelques coups de talons sur les flancs de mon cheval. Celui-ci fait ni une ni deux et démarre au galop. Je me sens tombé, je ne le maîtrise plus, il galoppe, il est heureux lui, moi je suis complètement tétanisé, j'essaie tant bien que mal de tirer sur ses reines en poussant des ohhhhhhhhh afin qu'il s'arrête le bougre.. mais que nenni.. il continue de galopper de plus belle, le salaud ! Je l'avais pourtant dit, le cheval est un animal fourbe !  J'arrive enfin en tirant plus fort à l'arrêter et fini par descendre. Cette fois c'en est fini de faire le mariole à vouloir faire du cheval tout seul comme un grand, je m'en vais rejoindre Hé et remettre les reines de ma monture entre les mains du grand Ata !
Il est beau le tableau des deux hommes complètement tétanisés sur leurs chevaux. Joséphine prend un malin plaisir à se moquer de nous. Soit, elle peut !
Le déjeuner de midi ne ressemble à rien de ce que l'on a pu manger dans notre vie jusque là. Une sorte de mélange entre du sable et de la semoule, le tout arrosé de Yak Butter Tea encore une fois. Autour de nous, les enfants rient aux éclats en nous voyant manger nos plats et sont vite intrigués par l'appareil photo de Joséphine. Un petit agneau bêle à côté de nous, nous sommes tout attendris. Si seulement nous avions su que la femme d'Ata allait nous le servir en sauce le soir même...
Une chose est sûre, nous n'aurions pas pu être nomades !

Publié dans Sichuan

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